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Devenez incollable sur le béret !

Histoire, fabrication, lexique... Le béret n’aura plus aucun secret pour vous.

Petite histoire du béret

Au début était le berger...

Qui n’a pas entendu parler du béret basque ? Pourtant le béret est tout autant béarnais que basque. Ce sont en effet les bergers béarnais qui, comme en attestent écrits et bas‐reliefs du moyen‐âge, ont eu l’idée de tricoter cette galette avec la laine de leurs moutons à l’aide de longues aiguilles de buis. Une fois lavé, martelé et feutré dans l’eau des gaves, longuement étiré sur le genou, ils obtenaient ce couvre‐chef qui les protégeait des caprices du temps sur les estives pyrénéennes.

L’épopée du béret basque

C’est, selon la légende, l’empereur Napoléon III qui séjournait régulièrement à Biarritz pour surveiller la construction de son palais d’été, qui remarqua cette coiffe portée par les habitants de la région et la baptisa « béret basque ». Il est en tous cas indubitable que les Basques, marins et grands voyageurs aux quatre coins du monde, ont contribué à la diffusion du béret dans le monde et sur le continent américain en particulier.

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Béret traditionnel avec coiffe,
écusson, cuir et bouffette.

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Béret alpin, sans cuir ni bouffette


Du berger au soldat, au paysan et à l’ouvrier

Les qualités intrinsèques du béret, à la fois imperméable, respirant, extrêmement résistant, facile à plier et à ranger dans sa poche, en font un couvre‐chef pratique pour les militaires, paysans et ouvriers qui travaillent à l’extérieur. Avec la révolution industrielle et le début de l’exode rural, il investit les villes et sa fabrication elle aussi s’industrialise : les métiers à tricoter apparaissent dans les premières manufactures du Béarn, où l’on comptera la plus forte densité de fabricants avec un point culminant dans les années 1960.

Révolutionnaire et glamour, militaire et rebelle, prolétaire et artiste

Alors que le béret s’exporte et se diffuse dans toutes les couches de la société, il devient l’emblème de mouvements et de personnalités aussi diverses que le Che et la révolution cubaine, le cinéma des années 50 et 60 avec des ambassadrices comme Michèle Morgan, Brigitte Bardot ou Marylin Monroe, ou encore des musiciens comme John Lennon ou Dizzy Gillespie. Plus récemment, on l’a vu porté à nouveau au‐devant de la scène sur les podiums des défilés de grands couturiers mais aussi par des personnalités du monde du 7° art.

Comment le béret est‐il fabriqué ?

La fabrication d’un véritable béret Laulhère confectionné dans la tradition comporte pas moins de 16 étapes,
certaines faisant appel à des gestes quasiment inchangés depuis les origines,
et surtout mille petits ajustements et un sens du détail que seule l’expérience peut apporter.


1.Le tricotage :

C’est une opération complexe liée à la forme de la galette du béret, forme qui nécessite de gérer le nombre de mailles en augmentant et en diminuant. C’est une opération mécanisée aujourd’hui mais par des machines qui reproduisent de près les gestes anciens.


2.Le remaillage :

Cette étape consiste à fermer le tricot afin d’obtenir une forme circulaire.


3.Le feutrage ou foulonnage :

Lors de cette étape, le béret est soumis à une action mécanique dans de l’eau tiède savonneuse. Ce foulage permet d’obtenir le feutrage, qui va donner au béret sa douceur et va également resserrer ses mailles pour produire un aspect de tissu dense et souple. Cette opération est capitale car c’est en jouant avec divers paramètres que l’on obtient la souplesse et la qualité du béret final.


4.La teinture :

Un véritable savoir‐faire et un secret de fabrication bien gardé. Qualité de l’eau, température, composition du fil cardé, durée du bain de teinture : autant de facteurs qui jouent sur le résultat final.


5.L’enformage (mise en forme) :

Cette étape donne au béret sa forme définitive. L’enformage est réalisé grâce à des cales en bois dont on augmente progressivement le diamètre jusqu’à obtenir la taille souhaitée.

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6.Le grattage :

L’opération consiste à soulever la fibre pour lui redonner du volume mais en veillant à ne pas l’arracher. Cette opération, aujourd’hui mécanisée, était autrefois réalisée avec des chardons cardères.

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7.Le tondage :

Cette étape permet d’obtenir une surface parfaitement homogène et un toucher agréable, doux et soyeux. La partie se situant près du cabillou (la petite queue du béret) fait l’objet d’une tonte manuelle spécifique.

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8.Le décatissage :

Ce traitement permet grâce à la vapeur de supprimer les faux plis et de redonner du gonflant à la laine.

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9.Le garnissage :

Le garnissage correspond aux diverses opérations de confection : la coiffe, la couture de la baleine de cuir autour de l’ourlet, l’écusson cousu qui vient donner au béret son identité finale.

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10.Le bichonnage :

C’est l’étape finale de mise en valeur du béret. Bichonner le béret c’est le rendre impeccable en enlevant toutes les petites particules de laine. Dernière étape avant l’emballage.

Petit lexique du béret

Bouffette :

Petit nœud de couleur cousu sur le cuir, à l’arrière du béret.

Bouloche :

Petite boule de laine liée à l’opération de feutrage.

Cabillou :

Petite queue sommitale qui dépasse de certains bérets, trace de l’époque où la confection se faisait avec de longues aiguilles en buis.

Coiffe :

Partie interne du béret, en contact avec la tête et revêtue d’un tissu.

Cuir :

Lanière en cuir ou simili cuir cousue sur le tour de tête de certains modèles.

Découpe :

Opération qui consiste à enlever de la matière pour obtenir le tour de tête souhaité.

Écusson :

Motif cousu sur la coiffe interne et représentant un écusson héraldique, un paysage, une figuration particulière.

Enduit :

Baleinage cousu sur le bord du cuir et permettant de former une bordure arrondie.

Entrée :

Ouverture interne du béret par laquelle on introduit la tête.

Entrée‐au‐mètre :

Appareil servant à mesurer le tour de tête du béret.

Gaufrage :

Opération qui consiste à chauffer la coiffe pour formage des bordures avant la couture.

Lacette ou liguette :

Petit lacet piqué sur le cuir et jouant le rôle de frein. Evite au béret de glisser.

Marquage :

Opération qui consiste à imprimer le cuir par transfert thermique.

Palme :

En tricotage, la palme est la géométrie de base constitutive du béret. Sa forme est en triangle, résultat des augmentés et des diminués. Un béret traditionnel est composé de 24 palmes.

Le Quiz : testez vos connaissances sur le béret !

L’une des grandes caractéristiques essentielles du béret est qu’il n’est pas fait d’un textile tissé et cousu, mais d’une laine tricotée en rond, puis feutrée (contrairement aux bérets tricotés irlandais ou écossais).

Le béret est‐il découpé et cousu, ou tricoté ?

Elle est appelée cabillou, cabilhou, coudic ou encore coudète (petite queue en Gascon)

Comment nomme‐t‐on la petite «queue» présente au sommet du béret ?

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La laine Mérinos cardée, une fibre aux propriétés exceptionnelles qui une fois tricotée, feutrée et travaillée produit une étoffe à la fois dense, souple, chaude en hiver et respirante en été. Et bien sûr, imperméable.

Quelle est la matière première utilisée pour confectionner les véritables bérets traditionnels ?

Environ 700 mètres sont utilisés pour réaliser un béret traditionnel.

Combien de mètres de fil de laine sont‐ils nécessaires pour fabriquer un béret ?

La fabrication d’un béret nécessite 12 heures de travail en cumulé, échelonnées sur 2 à 3 jours selon le modèle. Un béret passe entre les mains de 20 personnes au cours de sa fabrication, depuis la réception des bobines de laine jusqu’à l’expédition !

Combien de temps faut‐il pour fabriquer un béret ?